Combattre les infections nosocomiales : une priorité à démontrer !

Les infections nosocomiales sont estimées à plus de 500 000 par an et touchent environ 5 à 6% des patients hospitalisés.

Elles sont responsables de l’allongement de la durée du séjour, de la surconsommation de traitements et notamment d’antibiotiques. Cette lutte est inscrite désormais, d’après l’article L.6111-1 du Code de santé publique, parmi les missions de tout établissement de santé, dans sa fonction « hygiène hospitalière ». Il existe deux types d’infections :

  • Les infections endogènes à partir des propres germes du malade (peau, muqueuses, tube digestif) parfois facilitée par l’acte opératoire, une suture non étanche, les soins, etc.
  • Les infections exogènes à partir de l’environnement du malade (infection croisée souvent manu portée par le personnel, flore extrahospitalière importée par les malades, les visiteurs et le personnel, germes importés par accident, eau polluée, stérilisation défectueuse, filtre à air fracturé, climatisation, alimentation).

La lutte contre les infections nosocomiales dans le cadre de la politique d’amélioration de la sécurité des soins

L’hygiène n’est pas un dogme figé, mais une discipline, une maîtrise du geste, un contrôle constant de l’activité et du milieu où elle s’exerce. Sa pratique n’est pas fondée sur l’habitude et la routine mais sur le raisonnement. Il n’est pas possible de parler de qualité d’un soin qui n’intègre pas la notion de gestion du risque infectieux.

Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation complète ou ambulatoire et si elle était absente à l’admission à l’hôpital. Ce critère est applicable à toute infection. Lorsque la situation précise à l’admission n’est pas connue, un délai d’au moins 48 heures après l’admission est communément accepté pour distinguer une infection d’acquisition nosocomiale d’une infection communautaire.

Pour les infections contractées sur site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention, ou s’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un implant, dans l’année qui suit l’intervention.

Parmi les situations pouvant favoriser, participer et être mises en causes dans la transmission d’infections nosocomiales, on retient fréquemment :

  • L’architecture mal adaptée,
  • L’entassement,
  • La promiscuité,
  • L’encombrement des services,
  • Le manque d’isolement,
  • Les circuits non conformes,
  • L’entretien et la désinfection des locaux non respectés,
  • Le mauvais usage des produits,
  • Les gestes de soins non rigoureux,
  • Le non-respect des protocoles et procédures,
  • Le manque d’hygiène corporelle des patients et du personnel,
  • La désinfection des mains insuffisante,
  • La contamination de l’environnement (air, eau…),

Tout malade est susceptible de développer une infection suite à une contamination hospitalière. Sont particulièrement réceptifs :

  • Les patients immunodéprimés, primitifs ou secondaires à un traitement (cancer, sida…),
  • Les patients au revêtement cutané lésé : brûlés, escarres, polytraumatisés…,
  • Les patients diabétiques,
  • Les patients insuffisants respiratoires,
  • Les personnes âgées qui cumulent souvent plusieurs pathologies,
  • Les nouveau-nés, surtout les prématurés, dont le système immunitaire est immature,
  • Les fumeurs.

Le personnel quant à lui, s’il est très souvent exposé à la contamination, est rarement victime d’infection.

Si ce risque parait évident pour tout professionnel de santé, la traçabilité des bonnes pratiques doit faire l’objet de toutes les attentions dans le cadre d’une certification. En effet, même si la sinistralité liée à une infection nosocomiale est souvent prise en charge par les Commissions de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CCI), il reste encore à démontrer que cette infection n’est pas directement liée à un non-respect des règles d’hygiènes mises en place dans l’établissement.

 

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