L’indicateur comme paramètre incontournable d’une EPP optimisée !

La mise en place d’indicateurs constitue le point d’entrée de certaines démarches d’évaluation et d’amélioration. Dans ces démarches, c’est la valeur prise par l’indicateur qui déclenche l’évaluation. Le choix de l’indicateur s’effectue en fonction de sa pertinence par rapport au phénomène que l’on souhaite évaluer. Ce choix doit bien sûr tenir compte de la disponibilité des données et le nombre d’observations doit être suffisant pour que les données collectées soient significatives.

L’investigation est déclenchée par le dépassement d’un seuil, l’identification d’une tendance ou le constat d’un écart par rapport à une référence.

Les références peuvent être externes à l’établissement :

  • Données publiées dans la littérature,
  • Données d’établissements ou d’équipes similaires.

Les références peuvent être internes à l’établissement :

  • Les mesures répétées des indicateurs permettent d’évaluer la situation de départ et les évolutions.

L’indicateur doit être mesuré de la même façon, pour autoriser le suivi dans le temps. Selon la norme ISO 8402, un indicateur est une « information choisie, associée à un phénomène, destinée à en observer périodiquement les évolutions au regard d’objectifs périodiquement définis ».

Suivant cette définition, l’existence d’informations numériques et répétées est donc nécessaire pour qu’une information quantitative soit qualifiée d’indicateur : « Un indicateur est une variable qui décrit un élément de situation ou une évolution d’un point de vue quantitatif. C’est un outil de décision, dont l’utilisation s’inscrit dans une démarche qui répond à un objectif et se situe dans un contexte donné. L’indicateur n’a d’intérêt que par les choix qu’il aide à faire dans ce cadre ».

Le domaine d’utilisation d’un indicateur dépend en grande partie de l’objectif que souhaite atteindre celui qui le choisit, le met en œuvre et en exploite les résultats. Le taux de césariennes est un exemple d’indicateur dont l’utilisation et la valeur attendue dépendent des objectifs poursuivis et du contexte de mise en œuvre :

  • Pour une équipe obstétricale donnée, il peut s’intégrer dans un programme d’évaluation des pratiques professionnelles : une analyse rétrospective des dossiers devrait retrouver une césarienne dans toutes les situations où existait une indication médicale mais jamais en l’absence d’indication. L’équipe obstétricale travaillera donc plutôt sur un taux de conformité à des recommandations pour la pratique clinique. Dans ce cas particulier, les pratiques de référence peuvent varier d’un pays à l’autre en fonction de facteurs aussi divers que l’attente des usagers, la densité en opérateurs ou le contexte juridique.
  • Par contre, dans le cadre du suivi d’une politique sanitaire régionale, le taux de césariennes dans les différentes maternités peut être analysé parallèlement au taux de grossesses à risque.

 

Le même indicateur peut donc être utilisé à des fins différentes :

  • Ici dans une logique strictement interne,
  • Là dans un but de comparaison.

 

Inversement, la même entité peut correspondre à des définitions différentes pour des professionnels différents : Un épidémiologiste, un clinicien et un financeur peuvent ne pas avoir la même définition de l’efficacité. Sur un thème donné, ils ne retiendront donc pas les mêmes indicateurs d’efficacité.

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