Expérimentation HAS de « certification commune » au GHT Champagne Sud (2ème partie) : REX

Comment s’est organisé le déploiement de cette démarche qualité sous l’autorité du docteur Fremond, et comment le GHT a su satisfaire au mieux à ces exigences…

Première partie de l’article pour mémoire.

Le printemps 2017 avait servi à former l’ensemble des membres de la « cellule qualité » du GHT à l’utilisation des mêmes outils. Vous vous souvenez que la particularité de l’organisation était de systématiquement mixer un Pilote de processus spécialiste métier avec un co-pilote issu de la cellule qualité du GHT spécialisé dans la mise en place d’une démarche qualité.

Bien que tous aient bénéficié de la même formation, le niveau d’implication des co-pilotes n’était pas homogène… c’est normal. Il fallait d’abord faire le « deuil » de la méthodologie et des outils utilisés sur chaque site, puis accepter les outils validés par l’établissement support, le CH de Troyes. Cela est normal, et c’est là que les capacités managériales du Dr Fremond ont été utiles. Je pense que la volonté d’impliquer régulièrement les co-pilotes y a été pour beaucoup. Tout le monde n’était pas satisfait, mais la « maison » était tenue.

Certains choix m’ont surpris, mais ils étaient néanmoins cohérents, et partagés in fine :

  • Le premier sur la façon de déterminer les seuils critiques dans l’élaboration du compte qualité ou les actions nécessaires dans l’élaboration du Compte qualité. Pourquoi proposer une autre manière de faire que celle de la HAS, même si cette méthode vient d’une prestigieuse école ?
  • Le second sur le niveau de détail, a mon sens trop élevé, des questions censées aider à remplir l’état des lieux de chaque processus/thématique, et ce pour chacun des 5 établissements faisant partie du GHT. Je fais ici allusion aux 7 points basés sur le PDCA que vous retrouvez dans vos rapports de certification.

Ces deux remarques, ne sont que des nuances d’appréciation. Je suis totalement solidaire de tout ce qui a été mis en place bien sûr.

De septembre 2017 à mars 2018 l’ensemble des co-pilotes, et des pilotes (de façon plus aléatoire, mais c’était prévisible) ont recueillis avec minutie les informations nécessaires sur chaque site, pour avoir la vision la plus exhaustive de la situation. Je me répète, mais c’est un travail fastidieux. Chaque établissement n’avait pas la même façon de formaliser, d’archiver les éléments de preuves. Un des établissement avait déjà passé sa « première » visite V4 quelques mois avant l’expérimentation, et allait donc en partie la repasser dans le cadre du GHT. Il pouvait prétendre ne pas avoir besoin que lui soit expliqué ce qu’il faut faire.

Pendant cette période, il fallut aussi que les évaluations, toutes les formes d’évaluations, soient mises en place : EPP, patient traceur, CREX, audits divers et variés. Une fois encore, tous les établissements n’étaient pas au même niveau suivant la thématique. Cela amena la mise en place d’un PAQSS « magnifique » du point de vue d’un qualiticien…

D’autres commentaires venaient à mes oreilles sur les thématiques qui avaient été « jugées » satisfaisantes lors de la certification précédente dans tel ou tel établissement. Le « standard » souhaité par le GHT pouvait paraitre trop élevé ou insuffisant… C’est là que toute la diplomatie, et l’approche managériale de mesdames Fremond, Blondeau et Chevallot ont été nécessaires et utiles.

En avril 2018, j’ai, lors d’une semaine marathonienne, rencontré successivement par séquence de deux heures, tous les pilotes et copilotes de toutes les thématiques, puisque à cette date le GHT ne savait pas encore quel allait être le programme de la visite prévu fin mai/début juin. Dire que c’était dense est un euphémisme… Les équipes avaient fait le travail ! J’ai ressenti cette semaine-là, du fait de l’enchainement des rencontres, et de la date de la visite qui approchait, une vraie motivation : leur GHT allait vivre quelque chose d’unique puisque expérimental. Je le ressentais aussi. La pression montait, et chacun souhaitait que cela se passe bien, surtout pour sa thématique… mais c’est de « l’orgueil » bien placé, et je me mets dans le lot, évidement.

La visite a eu lieu, avec son lot de surprises bonnes et mauvaises. Vous qui lisez cet article vous savez de quoi je parle : la boulette, alors que tout est censé être bordé pour la venue de « nos confrères » experts-visiteurs. Par ailleurs tout n’a pas été investigué par la HAS.

Conclusion : la HAS a transformé la « certification commune » des GHT, en « certification conjointe » des GHT. C’est une bonne chose me semble-t-il, en tout cas cela rend l’exercice plus cohérent. Je vous renvoie, pour ceux que cela intéresse, vers l’article du blog intitulé : « la certification commune de vient la démarche conjointe de certification »

Cet accompagnement était techniquement simple, car il y avait le leadership incontesté du CH de Troyes en tant qu’établissement support, et la légitimité du Dr Fremond. Je vous parlerai prochainement de situations plus complexes ou plusieurs établissements et plusieurs personnes peuvent prétendre au leadership… Là « passer d’un nationalisme de site à un patriotisme de groupe » est plus difficile à faire accepter. Mais il y a des élections européennes bientôt !

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